Ainsi que je l'annonçais en août dernier, je me propose ici de donner quelques réflexions sur les rapports entre les progrès moraux et les progrès matériels, tels qu'ils me sont apparus au fil des études, des lectures, des conversations ; et tels que j'ai pu les considérer avec mes élèves dans les échanges qui touchaient à ce sujet. Dans ces échanges en particulier se présente fréquemment ce problème des progrès liés au temps. Car fréquemment aussi, il s'avère indispensable de convaincre les élèves que, au moment où je leur parle, l'humanité n'est pas arrivée indiscutablement à son stade le plus élevé des progrès de la civilisation ; et que même des civilisations plus anciennes, ou antiques, étaient parvenues à un degré sans doute (l'étude justement peut permettre de le vérifier) plus grand de développement, surtout dans les domaines intellectuels, moraux. J'ai dû souvent, justement, discuter de ces progrès, au moment où je voulais, devais persuader les élèves de l'utilité d'étudier le grec et le latin, en les débarrassant de l'idée bien ancrée que les siècles et leurs progrès ont rendu futiles, caduques, inutiles donc ces études. Je touche là d'ailleurs à un sujet que j'envisage de traiter ici plus tard : motiver les élèves pour les options latin/grec, recruter tout simplement pour ces options que je n'ai cessé de considérer comme essentielles et passionnantes.
Il me faut d'abord, avant de poursuivre, dire en quelques mots ce que j'entends, ce que je voulais dire à mes élèves par les termes : progrès, moraux, matériels.
A suivre.